C’est en 1994 que certains acteurs de la santé mentale bruxelloise se posèrent une question délicate : comment accueillir la demande d’aide psychosociale de personnes condamnées par la justice ? Cette question les mena à rassembler, autour d’une même table, des intervenants de la santé et de la justice. Tous voyaient la même personne – le justiciable – mais avec une lunette et un objectif apparemment différent. Cette réunion provoqua la confrontation de deux logiques séculaires différentes : la logique pénale et la logique de la santé. 

La Ligue Bruxelloise pour la Santé Mentale fut le lieu de cette rencontre et de nombreuses autres car, plus de vingt ans plus tard maintenant, ce groupe de travail existe encore. Il est un lieu d’échanges entre praticiens de provenances diverses qui souhaitent soutenir une pensée dans un domaine d’action qui tend à l’attaquer voire à l’annihiler. Penser le phénomène délinquant est une gageure continuelle. Chaque année, outre la discussion permanente autour de l’actualité des prisons, le groupe développe un thème spécifique. 

Durant cette année, nous vous proposons de nous pencher sur le thème des familles et proches des justiciables. Bien que la configuration des entretiens cliniques en milieu carcéral soit majoritairement celle des entretiens individuels, nous savons la place centrale que les proches peuvent occuper pour un justiciable avant, pendant, et après la détention.

Quelle place les familles sont-elles amenées à prendre suite aux remaniements derniers de la justice (ouverture du village pénitentiaire excentré de la cité, ouverture des maisons de détention, augmentation des détentions préventives à domicile, ...) ? Comment les familles accueillent-elles un proche en détention préventive sous une mesure de surveillance électronique dans des logements de plus en plus exigus ? A quoi les proches consentent-ils lorsqu’ils donnent leur accord à travers une enquête sociale pour accueillir un membre de leur famille après plusieurs années de détention ? Quelles implications lorsqu’auteur et victime appartiennent au même environnement familial ?

Du côté des détenu.e.s, qu’est-ce qui fait famille durant la détention ? Comment le lien à la famille évolue-t-il à travers plusieurs années de détention ? Comment aborder des 23 événements comme les maladies graves, les décès et naissances dans une famille durant une détention ? Quels ponts entre famille et prison 

Nous souhaitons profiter des expériences (parfois heureuses, parfois moins) des participants afin d’alimenter le débat. Nous lirons également certains textes issus de la littérature scientifique récente sur ce thème afin de les confronter à des situations cliniques.

 

Contact

benjamin.thiry@just.fgov.be

perrine.panis@famd.smbg.be 

nr@lbsm.be 

 

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